Une des forces du projet Life in Quarries est l’implication de plusieurs partenaires privés et publics. Parmi ceux-ci, Natagora réalise plusieurs missions. Nous avons rencontré Pascal Hauteclair, responsable des actions amphibiens, lors d’une des campagnes de translocation d’œufs de Crapaud calamite.
Quelles sont les missions de Natagora ?
Le but de Natagora est de protéger la nature en Wallonie et à Bruxelles. Avec un grand objectif : redéployer la biodiversité, en équilibre avec les activités humaines. Nous mettons quatre axes en avant : la protection, à travers la gestion de réserves naturelles, l’étude, pour mieux connaître les différentes espèces, l’implication, pour interpeller les décideurs et l’éducation, pour former des acteurs responsables. Un autre département important chez Natagora est la coordination des actions des bénévoles à travers les régionales. Le point commun de tous ces départements est la protection de l’environnement tout en intégrant l’homme et ses activités.
Quelles sont les missions de Natagora au sein du projet LIFE In Quarries ?
Nous avons la responsabilité de plusieurs missions dans ce projet LIFE. Premièrement, il y a une mission d’étude car nous réalisons des inventaires biologiques dans plusieurs carrières du LIFE. Nous participons également à la conception des plans d’actions et au suivi des actions. C’est de l’encadrement de projets d’aménagements pour les milieux et les espèces. Enfin, avec l’aide de nos stagiaires, nous prenons en charge les campagnes de translocation d’œufs de Triton crêté, de Crapaud calamite et de Sonneur à ventre jaune.
Quels sont les intérêts des carrières en activité pour la protection de la Nature ?
Premièrement, ce sont des surfaces importantes et les caractéristiques physico-chimiques, structurelles et géographiques que créent les activités des carrières permettent à des espèces patrimoniales de pouvoir s’y développer. Certaines d’entre-elles se retrouvent presqu’exclusivement dans les carrières. Les plus beaux exemples sont le Grand-Duc et l’Hirondelle de rivage mais aussi le Petit gravelot et le Crapaud calamite. Les carrières sont donc des réservoirs de biodiversité. Un autre aspect intéressant pour la biodiversité est la dynamique des carrières. Cette dynamique permet l’établissement d’une diversité de milieux qui ne sont pas figés, permettant l’installation d’un grand nombre d’espèces. Enfin, grâce au projet LIFE in Quarries, on peut sensibiliser un acteur précis qui est le carrier. Celui-ci pourra disséminer les bonnes pratiques pour la biodiversité auprès d’autres carriers. Cela permet de changer les mentalités et de changer la perception de la Nature.
Avez-vous observé des espèces remarquables ou inattendues lors de vos inventaires biologiques ?
Il y a des espèces que j’ai découvertes pour la première fois, comme la Crépide élégante (Crepis pulchra) ou la gesse sans feuilles (Lathyrus aphaca). Une autre surprise a été l’observation de populations très importantes de Crapauds calamites ou d’Alytes accoucheurs. Enfin, j’ai eu l’opportunité d’observer des espèces emblématiques comme le Faucon pèlerin ou le Petit gravelot.
Quelles sont les avancées apportées par le projet LIFE in Quarries ?
Je dirais en premier lieu tous les aménagements fonctionnels réalisés dans les carrières en faveur de la biodiversité. Même si on rencontre des soucis dans la création des mares, j’apprécie que de grandes zones soient mises en défens dans les carrières, ce qui permet l’épanouissement de plusieurs espèces. La finalisation du projet, avec les campagnes de réintroduction et la mise en place du fauchage et du pâturage, va vraiment avoir un impact significatif. Une autre avancée du projet est de constater la gestion active de la biodiversité dans les carrières dans leur activité quotidienne.