Découvrez les vertus médicinales de deux plantes pionnières de nos carrières qui ne payent pas de mine mais peuvent guérir la vôtre.
Si aujourd’hui le mot jardin rime avec barbecue, tondeuse ou piscine, et que les plantes que nous possédons se bornent, le plus souvent, à des pots de fleurs sur le balcon, à un basilic à moitié mort dans la cuisine et au Ficus – increvable, lui – du salon, il n’en a pas toujours été ainsi.
En effet, fut un temps où l‘Ibuprofen et le Dafalgan ne faisaient pas partie de chaque habitation et où les maux causés par la grippe ou une indigestion pouvaient se révéler terriblement douloureux voir fatals.
Voilà pourquoi, autrefois, on vit apparaître les premiers jardins. Pour y faire pousser des « simples ».
Faire pousser sa pharmacie.
Pour ceux d’entre nous qui ne seraient pas familiers avec ce terme tout droit venu du Moyen-Âge, les « simples »sont des plantes. De simples plantes, basiques, comme la coriandre, la menthe, la mélisse, le cerfeuil ou les orties.
Des « bonnes herbes », qui possèdent des vertus médicinales connues depuis l’Antiquité et que cultivaient les particuliers mais également les communautés religieuses dont la vocation était également de guérir les malades qui venaient s’y faire soigner. Avec, par exemple, la sauge, qui apaise les troubles digestifs, le romarin, qui purifie le foie ou la lavande, qui aide à dormir.
Autrefois considérées comme indispensables, ces espèces aux vertus médicinales étaient associées avec d’autres variétés aromatiques ou condimentaires (aidant à la conservation des aliments).
L’herbe à fièvre
Ce qui nous amène à notre Petite-centaurée, une petite plante de 10 à 40 cm de la famille des Gentianes, qui pousse sur les pelouses pionnières créées et gérées dans le cadre du projet Life in Quarries.
Une pionnière, mais également une « simple » par excellence, puisque la petite centaurée était autrefois appelée Herbe à fièvre.
Utilisée pour la stimulation de l’appétit et pour favoriser la digestion grâce à ses propriétés amers, l’Erythrée petite Centaurée (Centaurium erythraea) est une sorte de « tonique général » qui sert autant à purifier le foie et l’estomac en augmentant la sécrétion de sucs gastriques, qu’à faire tomber la fièvre et à lutter contre la fatigue ou les parasites intestinaux.
Cerise sur le gâteau ? Elle peut aussi être utilisée de façon externe comme antiseptique local ou pommade cicatrisante. Ce qui nous amène à…
La plante des ongles
La Drave printanière, contrairement à l’Erythrée petite Centaurée, n’a pas ses fleurs roses mais blanches avec quatre pétales.
D’une hauteur d’une quinzaine de centimètres maximum, la Drave printanière (Draba verna ce qui signifie littéralement « âcre du printemps ») est une plante aux propriétés cicatrisantes et astringentes, autrement dit, elle resserre et assèche les tissus permettant une meilleure cicatrisation. Sans compter que ses feuilles sont comestibles bien qu’extrêmement petites puisqu’elles ne mesurent, en moyenne, qu’un centimètre.
Utilisée, autrefois, par les médecins, elle était notamment prescrite contre les infections de la peau et les panaris (une infection avec un abcès sur le pourtour d’un ongle) d’où son nom « Nàgelkraut« en allemand, ce qui signifie « plante-des-ongles ».
Autre particularité de cette espèce végétale présente dans de nombreux sites extractifs : elle pratique la nyctinastie. C’est à dire qu’elle passe la journée ouverte, ses pétales déployés vers le ciel avant de se refermer sur elle-même à la nuit tombée, évitant ainsi les prédateurs herbivores, surtout actifs la nuit.
Deux plantes aux vertus médicinales bien utiles, donc, mais, auxquelles vous avez peu de chance d’y avoir accès (à moins que vous n’arriviez à les cultiver chez vous), les sites carriers restant des zones fermées au public.