Nous avons fait un état des lieux des actions en faveur de la biodiversité aux Calcaires de la Sambre sous le soleil de mars !
Nous vous en parlions dans notre dernier article, AMBREs c’est cette plateforme de gestion créée par l’unité Biodiversité et Paysage de l’antenne Agro Bio-Tech de Gembloux (ULiège) afin de coordonner les actions en faveur de la biodiversité mises en place dans les carrières en activité membres du projet LIFE in Quarries.
Et sous le soleil de la fin de ce mois de mars 2021, nous avons eu l’occasion d’aller donner une petite formation AMBREs aux Calcaires de la Sambre, qui vient justement de finaliser les actions prévues en faveur des nombreuses espèces animales et végétales qui se développent sur leur site.
Retrouvez Pascal Hauteclair, de Natagora, et rencontrez Claudy Colin et Bruno Quertinmont, deux membres des Calcaires de la Sambre, responsables des actions biodiversité et leur encodage sur la plateforme AMBREs.
Vous avez vos EPI (équipements de protection individuelle constitués d’un casque, un gilet fluo, des chaussures de sécurité, des vêtements couvrants et, parfois, des lunettes de protection) ? Alors go pour un tour des actions !
Des eaux turquoise et le fond de fosse
Première halte au-dessus d’un bassin aux eaux turquoise dans lequel se reflètent les rayons du soleil qui nous ont tant manqué cet hiver. Un beau point de vue non seulement sur cette étendue d’eau, mais aussi sur la nouvelle pelouse pionnière qui vient d’être créée juste à côté en contrebas (la zone grise située au bord de l’eau entre Bruno et Pascal sur la photo).
Une première occasion pour Claudy et Bruno de mettre en pratique la formation qu’ils ont reçue le matin même et d’encoder ce nouvel élément dans AMBREs !
Ensuite retour aux Jeeps (dans le respect des mesures sanitaires) et direction le fond de fosse où nous attendent des mares pionnières et des abris, sous forme d’amas rocheux, pour les amphibiens.
« Alors ici on a un bel exemple d’action pionnière dans un fond de fosse, avec ici une belle mare pionnière avec des abris. Donc, ça, c’est vraiment intéressant pour plusieurs espèces comme le petit Gravelot, qui est présent ici aux Calcaires de la Sambre. »
Le petit Gravelot (Charadrius Dubius), c’est un oiseau, un petit échassier. Une espèce cible du projet LIFE in Quarries, tout comme les Charas (charas sp.), des algues qui apprécient les mares peu profondes qui se réchauffent très vite, ainsi que toute une série de libellules comme l’Agrion nain et les Orthétrums bleuissants ou bruns qui peuvent coloniser ce genre d’habitats.
Derrière nous, Pascal indique une colonie de Choucas des tours (Coloeus monedula), des petits corvidés entre le gris et le noir aux yeux très bleu, qui s’est installée sur la crête de la falaise.
Remontée sur la motte
Être descendu pour mieux remonter… Après le fond de fosse, nous voilà repartis pour la motte qui surplombe le site et ses environs. Là, une multitude de mares pionnières attendent d’être encodées/déclassées ou renommées dans AMBREs.
Outre les mares pionnières, peu profondes et qui s’assèchent vite, la motte comporte également deux mares permanentes, plus profondes, qui sont censées rester sous eau plus durablement. Deux mares qu’il faut, une fois encore, encoder dans AMBREs pour une future gestion facilitée.
Mais nous sommes rassurés, Claudy et Bruno sont sur le coup : ils semblent avoir tout compris et font ça comme s’ils avaient encodé des actions toute leur vie.
Aller plus haut !
Après une petite discussion sur la nécessité d’une gestion régulière des mares permanentes pour éviter que des arbres ne s’y développent, nous prenons encore un peu de hauteur afin de voir la nouvelle étendue de pelouse pionnière sur laquelle, ça et là, on aperçoit une multitude d’abris fait avec des branchages…
…avant de terminer notre tour par un arrêt devant la falaise à abeilles solitaires.
« Voici un talus qui est bien exposé sud et qui était colonisé par des Buddléias (Buddleja davidii), des saules et des boulots. Et donc ici le carrier à réouvert le talus en décapant la zone notamment en arrachant et en raclant les Buddléias de manière à remettre le sol à nu ce qui va également contribuer à l’action « pelouse pionnière » puisqu’on va pouvoir, à présent, y trouver des fleurs spéciales et différents insectes comme le criquet à ailes bleues.
Donc ici on a vraiment une zone très particulière, très minérale, très ensoleillée qui va permettre à de nombreuses espèces de cohabiter. »
Une après-midi encore une fois bien remplie mais, surtout, la garantie d’une transmission de savoir harmonieuse entre notre équipe de naturalistes et les gestionnaires du site qui vont être amenés à gérer les actions et utiliser AMBREs durant les prochaines années. Les abeilles solitaires, petits Gravelots et autres libellules ont encore de beaux jours devant eux aux Calcaires de la Sambre grâce à la motivation des hommes et des femmes qui y travaillent !
